Vernissage : SKY , photographe féministe queer

Dans le cadre du 8 mars, journée des droits des femmes*, la Mac est heureuse d’accueillir l’artiste SKY du 15/03 au 30/04.
Présentation de l’artiste : SKY. Photos de familles aux sourires forcés ou clichés de soirées un peu éméchés, ma relation avec la photographie se résumait à peu de choses. C’est lors d’un de ces élans créatif sorti de nulle part digne du premier confinement que j’ai sorti mon appareil de sa boîte. Entre militantisme à distance, cours en ligne et insomnies, un brun out d’isolement m’a envahi et j’ai fini par rejeter la faute sur moi même. Sur mon pauvre corps dont les formes m’horrifiaient et que j’ai trainé devant l’objectif presque à contre cœur car j’avais épuisé mes stocks d’acrylique et de morceaux de guitare.
C’est là que les courbes, poils, tâches qui me toisaient jadis dans le miroir et qui avaient toujours subis le regards cataloguant et pervers du patriarcat, sont devenues poésies. J’ai alors petit à petit chamboulé mon image de ce corps. J’ai appris à ne plus lui imposer le gaze oppressif capitaliste, hétéronormatif et patriarcal que j’avais toujours connu, m’armant désormais de douceur et bienveillance pour aborder mes autoportraits. Ces nouvelles valeurs acquise au travers de mon expérience militante ont rapidement transparu dans mes photos. Derrière l’objectif la modèle n’est plus la docile, candide poupée lisse qu’on attend d’elle mais une entité forte, féministe, queer et indocile.
Puis très vite, comme dans une suite logique, je me retrouvais à capter les regards fermes et déterminés de mes adelphes au cœur d’un rassemblement gare centrale ou dans une manifestation devant l’université. Ma fascination pour les jeux de courbes et poésies de lumières s’est alors mêlée aux contrastes brutaux de la rue, aux couleurs étincelantes des drapeaux, cagoules et calicos.
Désormais, le combat avec ma propre perception des sujets est apaisée mais je continue à défier le public parfois réprobateur pour que l’audacité, le courage, l’identité brute et les magnifiques imperfections des modèles reste la ligne directrice de mon art.
D’un point de vue technique, c’est au détour de photographies dérobées dans l’instant lors de vacances entre copaines et après de longues séances d’autoportraits dénudés, que j’ai saisi l’identité visuelle qui me correspondait. Un travail pigmenté de tons chauds, presque salement romantique mais surtout agrémenté d’un nostalgique grain à l’argentique. »
@apresmidirhum et @lamutineriemontoise