En Belgique, le 11 novembre est traditionnellement associé à la fin de la Première Guerre mondiale. Mais saviez-vous que cette date, en plus de commémorer l’Armistice, a aussi une importante signification féministe ?
Une courte histoire
Le 11 novembre 1972, la toute première Journée nationale des femmes a eu lieu à Bruxelles. L’initiative venait du Vrouwen Overleg Komitee (VOK), créé cette même année après un week-end de réflexion sur l’émancipation des femmes, auquel avaient participé des femmes issues de diverses organisations de la société civile. La première édition de la Journée nationale des femmes, baptisée “V-day” – le V de vrouw, vrijheid, verzet en viktorie – fut un grand succès. Des milliers de femmes se sont réunies autour de thèmes tels que l’égalité salariale, l’avortement et le logement. Plusieurs icônes féministes internationales, comme Simone de Beauvoir et Germaine Greer, étaient également présentes à Bruxelles.
La date, coïncidant avec l’Artmistice, n’a pas été choisie au hasard ; elle a été retenue parce que de nombreuses femmes étaient alors en congé et parce que Simone de Beauvoir n’était disponible que ce jour-là. Ainsi, le 11 novembre a acquis, en plus de sa valeur commémorative, un nouveau visage féministe.
De la Journée nationale des femmes à la Journée du féminisme
Pendant plus de 50 ans, le 11 novembre était connu comme la Journée nationale des femmes. En 2023, l’organisation Furia – anciennement VOK – a donné un nouveau nom à l’événement : la Journée du féminisme. Là où l’accent était auparavant mis sur les droits des femmes, l’organisation se concentre désormais sur l’égalité des genres au sens large.
Le nouveau nom reflète une vision inclusive et intersectionnelle : sont impliquées non seulement les femmes, mais toutes les personnes concernées par les inégalités de genre. Ainsi, la Journée belge du féminisme rejoint la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars dans le monde entier comme un symbole de lutte féministe et de solidarité.
11 novembre 2025 : contre les violences socio-économiques
Cette année, la Journée du féminisme est placée sous le thème de la violence socio-économique – une forme d’inégalité qui touche particulièrement les femmes à l’échelle mondiale. Les choix politiques concernant le travail, les soins et les retraites ont souvent un impact disproportionné. Le travail non rémunéré du « care » reste invisible, tandis que le travail rémunéré dans ce domaine est peu valorisé et mal payé.
C’est pourquoi Furia invite chacun·e à se rendre le 11 novembre à Lucy’s Antwerp pour réfléchir, apprendre et agir collectivement. À travers des panels, ateliers et performances artistiques, il s’agira d’examiner comment l’justice économique peut être liée à l’égalité des genres.
Le message est clair : le féminisme n’est pas une fête, mais un mouvement permanent. Et ce mouvement s’amplifie à chaque voix qui se fait entendre.
Sources :
Louise VAN DER HAUWAERT
Chargée de communication

