Célébrons la force des familles monoparentales
Chaque 30 mai, une lumière nécessaire se pose sur une réalité souvent mise sous silence : celle des parents solos. Dans la majorité des cas, il s’agit de mamans, mais cette journée rend hommage à toutes les personnes qui élèvent un ou plusieurs enfants sans co-parent au quotidien.
Initiée par Amina Lutumba Ndoy, la Journée Mondiale du·de la Parent Solo est bien plus qu’un symbole. C’est un appel fort à reconnaître, soutenir et valoriser ces familles dans toute leur diversité, leur richesse et leur complexité.
Être parent solo : la charge sans partage
Aujourd’hui, une famille sur quatre est monoparentale. Derrière ces chiffres, une réalité : ce sont majoritairement des femmes qui portent seules la charge éducative, affective, logistique et financière du foyer.
Être parent solo, c’est cumuler les rôles : éducateur·rice, soutien scolaire, cuisinier·ère, infirmier·ère, pourvoyeur·euse de revenus… Et le plus souvent, sans relais, ni reconnaissance suffisante.
Mais les défis ne sont pas les mêmes pour tous·tes. Lorsqu’on est une mère racisée, en situation de handicap, migrante, LGBTQIA+, ou vivant dans la précarité, les obstacles se multiplient. C’est ici que l’approche féministe et intersectionnelle prend tout son sens : on ne peut penser l’accompagnement sans tenir compte de ces réalités croisées.
Des ressources pour se soutenir, s’émanciper, créer du lien
Heureusement, des associations agissent concrètement pour les parents solos, en offrant soutien, outils, et espaces de partage :
- Des Mères Veilleuses ASBL propose un Guide d’auto-défense des mères , véritable boîte à outils pour faire face aux violences sociales, économiques et psychologiques.
- Ma.Mi.Lab crée des espaces d’entraide et de formation. On y partage ses expériences, on apprend, on se renforce. On y retrouve ce pouvoir d’agir trop souvent mis à mal.
- Amazone ASBL organise chaque année une donnerie solidaire dédiée aux familles monoparentales. Vêtements, livres, matériel de puériculture, jeux, mais aussi partages d’expérience et conseils. Une belle manière de dire : vous n’êtes pas seul·es. Et de rappeler que la solidarité est une responsabilité collective.
Une mobilisation pour des politiques publiques inclusives
Cette journée est aussi un appel à l’action politique :
- Un accès équitable aux crèches, écoles, soins et logements,
- Un soutien financier adapté aux réalités des familles solos,
- Des services d’écoute et d’accompagnement accessibles à toutes et tous,
- Une lutte active contre toutes les discriminations systémiques.
Mais surtout : faire entendre la voix des parents solos dans les débats publics, les médias, les institutions. Leurs vécus sont des savoirs. Leurs paroles doivent compter.
Une perspective internationale
La Journée Mondiale du·de la Parent Solo s’inscrit dans une dynamique internationale. De Kinshasa à Nouméa, de Gaza à Kiev, les parents solos partagent des défis communs : isolement, précarité, charge mentale.
En 2025, l’enjeu est clair : construire une définition inclusive et interculturelle de la monoparentalité, qui reflète la diversité des parcours de vie. Cette reconnaissance est indispensable pour faire valoir les droits fondamentaux des familles solos, partout dans le monde.
Portons cette voix auprès de l’ONU, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, et de toutes les institutions capables de transformer cette lutte en cause globale.
Redéfinir la parentalité, redéfinir la société
Célébrer les parents solos, c’est aussi interroger nos modèles familiaux : il n’y a pas une seule façon de faire famille. Une famille peut être monoparentale, recomposée, homoparentale ou encore choisie.
Le 30 mai, pensons à toutes les personnes qui élèvent seul·es leurs enfants avec courage, créativité et résilience.
Sitographie
https://www.mamanssoloeotop.org/
https://www.mamanssoloeotop.org/nos-projets/la-journ%C3%A9e-mondiale-de-la-maman-solo
Faustine Stricanne
Stagiaire Amazone
